Samstag, Oktober 21, 2006

Lors d'une journée bien ordinaire..

Il se tenait là, arborant presque fièrement les couleurs de l'entreprise, comme à son habitude lors des journées de labeur. De taille moyenne, d'aspect moins athlétique que la moyenne, le jeune homme savait tout de même bien faire son boulot. La journée s'annonçait comme toutes les autres où il pleuvait: morne et épuisante de par son ennui des plus total.
C'est alors qu'il arrivât.
Petit, trapu, vieux mais sans pourtant avoir l'air d'un sage, l'homme entra dans le bâtiment. Il se dirigea presque instinctivement vers l'employé, premier de l'équipe à lui avoir lancé une moindre salutation. Sans même daigner répondre, il s'exprima des moins clairement:

"S'combien changer 'rayon? Ah laisse faire va en pogner y'en qu'un."

L'employé, fidèle à son devoir, prend le temps de bien connaître quel produit il va lui vendre exactement, selon les procédures normales à suivre.

"Monsieur, avez vous connaissance de la longueur exacte du rayon que vous voulez? Je ne peux pas le mesurer à même la roue que vous avez dans votre main, il me faudrait une idée de la longueur en millimètres de vos rayons pour vous en vendre un compatible."
"J'ai 'ne roue 26 pouces, passe moi le rayon ya jusse ca j'veux!"
"Oui mais comme je vous le dis, j'ai besoin de la longueur de rayon que vous désirez, pour ne pas vous vendre n'importe quoi."
"Cibwêre s'peut tu des incompétants d'même! L'service â ben changé a'ec l'temps."

Après maintes tentatives de résonner avec toute la patience que le monde lui avait légué, le pauvre vendeur, exténué de son entretien avec le client à qui, somme toute, manquait une ou deux cases, se retourna pour continuer la précédente tâche qu'il s'efforçait d'accomplir, soit la vérification d'un nouveau vélo venu. Le client vit donc son interlocuteur se désinteresser de lui, lui laissant voir à ce moment le dos de chandail de l'employé, sur lequel on pouvait clairement lire:

"EN FORMATION"

L'espace de trois à quatre secondes, le plaignant, dur de comprenure, avait pourtant saisi le message subtil de cette action: on ne le revit plus jamais dans la boutique.

Quant au docile employé, jamais plus il ne lança le titre qu'il eût inventé à peine une semaine auparavant assujetant les nouveaux chandails:
"SOS Vélo, ou l'art de rabaisser les employés."

Tiré d'une histoire vraie, survenue en ce jour même..

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2 Comments:

Blogger Audrey said...

Ahhh les clients qui comprennent rien. On adore ca. Mouairf.

Sonntag, Oktober 22, 2006 11:06:00 PM  
Blogger KL.D said...

Je pourrais vous en dire long à ce sujet... Ah... les épicerie de village...

Dienstag, Oktober 24, 2006 12:09:00 PM  

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